Galais et monnaies locales complémentaires : ce qu'ils en disent

Quelques élus du secteur, convaincus, adhèrent pour l'instant à la monnaie locale : Paul Molac, Marie-Hélène Herry, .
Quelques élus du secteur, convaincus, adhèrent pour l’instant à la monnaie locale : Paul Molac, Marie-Hélène Herry, .

Le galais a été lancé dans les six communautés de communes du pays de Ploërmel cœur de Bretagne le 15 novembre (http://www.monnaie-locale-ploermel.org/foire-aux-questions/ et notre article du 22/01). Début janvier, on comptait une quarantaine de prestataires et une centaine d’adhérents. D’ici la fin 2017, Cédric André, référent sur le secteur de Malestroit, espère 200 commerçants et un millier d’usagers. Les habitants sont informés via les marchés par les bénévoleset les personnalités qui se font l’écho de cette démarche… ou pas.

Car les sceptiques étaient nombreux, le 30 septembre, au conseil des maires du Pays de Ploërmel, présidé par Patrick Le Diffon, lorsque l’association pour la monnaie locale est venue présenter sa démarche.
Jean-Claude Corvaisier, maire d’Evriguet et adjoint à l’économie de la communauté de communes de Porhoët, expose ses doutes. La garantie de la monnaie tout d’abord car une monnaie doit inspirer confiance. « Et puis, cela crée-t-il vraiment de la richesse ? Pour créer des emplois, il faut bien générer de la richesse ! Et on ne peut vivre en autarcie ! » Cependant, malgré ces restrictions, Jean-Claude Corvaisier apprécie ceux qui prennent des initiatives. « Il faut se méfier du scepticisme, oser mais pas prendre des risques ».

Paul Molac, en revanche, député de la circonscription et conseiller régional, a adopté ces coupons-billets, qui n’ont pas vocation à se substituer à l’euro. Il soutient des porteurs de projet car l’échange d’euros en galais finance le micro-crédit (NDLR : les euros échangés sont placés à la Nef, une banque « éthique », https://www.lanef.com/). La monnaie locale stimule donc les échanges et l’activité sur un secteur géographique précis car la stocker ne sert à rien. Il cite la loi sur « l’ancrage local de l’alimentation », votée à l’Assemblée le 14 janvier, « qui va dans le bon sens ». Comme son collègue parlementaire, Joël Labbé, sénateur, également sensible à ces mesures de privilégier les circuits courts. Celui-ci voit dans ces monnaies un formidable espoir, « une solution locale à la mondialisation. Car les activités humaines sont nocives pour la planète. Il faut une économie de résilience si on veut la sauver ». Citant le film « Demain », de Cyril Dion et Mélanie Laurent, il ajoute « Ce n’est pas la panacée mais, que les populations se réapproprient leur destin, c’est très bien. Ces monnaies sont un phénomène mondial. Dans le Morbihan, le pays de Ploërmel est précurseur ».

D’autres monnaies locales en gestation dans le Morbihan

Ainsi, tous saluent les audacieux Ploërmelais. Leur réalisation fait d’ailleurs des émules dans le Morbihan. Des collectifs se sont récemment créés à Vannes, Auray et Lorient. Ils travaillent à mettre au point une monnaie locale pour leurs territoires respectifs tout en évoquant la possibilité de pouvoir les échanger au sein du département, puisque la valeur de chaque unité est la même, conformément à la loi. Béatrice Sculier, de l’association Blé noir, vient de Paris: « Les gens ici sont plus réceptifs car le territoire signifie quelque chose de plus fort ».
David Robo, maire de Vannes et conseiller régional, est quant à lui favorable à ces MLC « dans la mesure où elles peuvent être un vrai levier pour développer et favoriser les achats en circuit court, indispensables aujourd’hui pour soutenir notre économie bretonne ».

A quand un prix Nobel d’économie pour les monnaies locales complémentaires en vertu de leurs pouvoirs anti-crise (maintien des petites entreprises) et anti-morosité (grâce au lien social) ? http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021465216083-le-mysterieux-createur-du-bitcoin-nomme-pour-le-prix-nobel-deconomie-1173686.php

Peut-être un jour… « Demain » ?

 

Pour aller plus loin

Les nouveaux prestataires du galais sont à découvrir sur le site de l’association et sur sa page https://www.facebook.com/GalaisPaysDePloermel/?fref=ts
A noter pour nos lecteurs morbihannais :
Si vous habitez le pays d’Auray, sachez que Pourquoi pas se réunit lundi 1er février à Brec’h. Contact : Gilbert Lauvergnier, tél. 06.62.10.09.81.

Pour le pays de Vannes : Gersan Moguérou et François Merciol, mlk-gwened.contact@lists.riseup.net et pour Lorient, Béatrice Sculier et Annette Massot, contact@blenoir.bzh

Au marché de Ploërmel,  le vendredi matin, Jean-Christophe Sarrot renseigne les habitants.
Au marché de Ploërmel, le vendredi matin, Jean-Christophe Sarrot renseigne les habitants.
Pour préparer la table ronde du Forum social local du Morbihan du 30 janvier, Annette (Lorient), Nathalie Guillemot (Ploërmel), Anne, Gilbert Lauvergnier (Auray) et Gersan Mogueron (Vannes), se sont réunis, samedi 23 janvier.
Pour préparer la table ronde du Forum social local du Morbihan du 30 janvier, Annette (Lorient), Nathalie Guillemot (Ploërmel), Anne, Gilbert Lauvergnier (Auray) et Gersan Mogueron (Vannes), se sont réunis, samedi 23 janvier.

'Galais et monnaies locales complémentaires : ce qu'ils en disent' a 1 commentaire

  1. 2 février 2016 @ 15 h 06 min SCULIER

    Attention, le bit coin n’a rien d’une monnaie « locale ». Une MLC (monnaie locale complémentaire) est d’abord et avant tout locale. le bit coin a au contraire pour but de circuler au maximum dans l’économie virtuelle (qui représente à peu près 95 % de l’économie mondiale) et n’est en fait, si ce n’est son nom et sa nouveauté, pas très différente des autres monnaies. La MLC au contraire circule dans l’économie réelle, non spéculative.

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