« Nous avons beaucoup, beaucoup d’offres d’emploi à pourvoir, mais nous constatons aussi beaucoup de difficulté à recruter pour les entreprises… », explique Arnaud Capp, le directeur de Pôle emploi de Ploërmel. Selon ses estimations, il y a actuellement 300 emplois disponibles sur le pays de Ploërmel. Une tendance qui se confirme depuis plusieurs semaines. Les besoin se sont sentir dans de nombreux domaines et notamment dans le secteur industriel et du transport. Seulement voila, ces emplois ne trouvent pas preneurs et les entreprises rivalisent d’imagination pour tenter d’intéresser des candidats.
« Aujourd’hui, on peut dire que la difficulté de recruter est un frein à la croissance… », affirme Pierre Montel, président de la chambre de commerce du Morbihan qui signait mercredi après-midi une convention avec Patrick Le Diffon, président du Pays de Ploërmel. Cette convention a pour objectif de mutualiser les connaissances, les données des deux structures pour mieux appréhender la physionomie économique du territoire. Ainsi, les résultats d’une étude sur l’emploi sont attendus pour le printemps prochain. « On a besoin d’avoir des données vérifiables, concrêtes pour pouvoir mettre en place des actions, des formations qui correspondent aux besoins du territoire », explique Patrick Le Diffon. « Créons les emplois dont on a besoin chez nous… », plaide Guy Le Bolu, vice-président de Ploërmel communauté en charge de l’économie. Le cadre fixé par la loi NoTre fait du pays de Ploërmel l’interlocuteur privilégié de la région qui détient désormais les cordons de l’action économique.
Les intentions sont là, mais elles pourraient être dépassées par la réalité du terrain qui n’attend pas le résultat des études… Le rythme économique n’est pas le même que celui des administrations. Les entreprises ont besoin tout de suite de la main d’oeuvre nécessaire pour accompagner leur développement. Il en va ainsi de l’activité économique. Les marchés s’ouvrent, les entreprises ont besoin de produire pour répondre à la demande et pour cela il leur faut la main d’oeuvre nécessaire. C’est le cercle vertueux, générateur de croissance. On en est là dans le pays de Ploërmel. « En un an le taux de chômage a reculé d’un point pour atteindre 7,5%, le plus bas du Morbihan et de Bretagne… », constate le directeur de Pôle emploi. JPA, Celvia FenetreA, Mix Buffet ,des entreprises métallurgiques… Les offres d’emploi s’entassent sur son bureau. Elles s’adressent aussi bien à des jeunes qu’à des seniors et ne demandent pas forcément de connaissances ou de formations particulières. Pourtant ces opportunités ne semblent pas attirer grand monde.
La faute, peut-être, à une inadéquation entre les rêves d’une génération et les réalités du marché. Après la crise pétrolière, dans les années 70, on a vu disparaitre des pans entiers du monde économique et des filières se sont taries. C’est le cas des métiers de la métallurgie, de la fabrication mécanique dont certains ont été effacés des centres de formation, faute de débouchés. Or, aujourd’hui ces métiers sont en tension, parce qu’on a toujours besoin de tourneurs ou de chaudronniers pour fabriquer des pièces mais soit les formations ont disparu soit elles peinent à recruter parce que souffrant d’une image vieillote et ertains lycées peinent à remplir leurs classes. Etre tourneur aujourd’hui, c’est avant tout savoir programmer des ordinateurs. Idem pour l’agro-alimentaire. Finies les chaînes d’abattage épuisantes, les environnements de travail dégradés. Le monde de l’agro-alimentaire a subi un profond bouleversement qui bouleverse la donne. La mise en place de nouvelles organisations, de nouvelles chaînes de fabrication, la prise en compte des TMS… Travailler chez Celvia à Sérent ou Saint-Jean-Brévelay ou chez JPA à Josselin n’a plus rien à voir avec le passé. Mais l’image reste…
Alors les industriels prennent le taureau par les cornes. Ils se lancent dans ces campagnes de communication innovantes, mettent en place des formations adaptées dans leurs entreprises pour attirer des candidats… Pôle emploi se met au diapason et lance également des formations les plus adaptées aux besoins présents ou futur des entreprises. Par exemple, il va soutenir la mise en place d’une formation d’auxilliaire de gérontologie à Josselin qui n’existe pas actuellement.
« Ce qu’il faudrait c’est un centre de formation sur le Pays de Ploërmel… », murmurent certains. En attendant, si vous cherchez du travail, souhaitez vous reconvertir, poussez la porte de pôle emploi… Vous pourriez avoir de belles surprises.
Celvia fait sa pub
Vous avez sans doute été destinataire en début de semaine de la pile de tracts publicitaire en tous genres dans votre boite à lettre. Vous en avez peut-être remarqué une inhabituelle. Un flyer de 4 pages qui vante les mérites de l’entreprise Celvia, implantée à Sérent et Saint-Jean-Brévelay et qui surtout annonce les besoins en recrutement des sites de l’industriel. La publicité prend soin de soigner l’image moderne et propre de l’usine et incite aussi le lecteur à faire passer le message à son entourage.
Illustration des difficultés de recrutement que rencontre les entreprises et des techniques innovantes de recrutement qu’elles déploient.
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