Josselin. Emploi chez JPA : faut-il des mesures d’exception?

En visite à Josselin, le préfet du Morbihan ne pouvait pas éviter la visite de Josselin Porc Abattage (JPA), fleuron industriel du pays de Ploërmel avec ses 800 emplois, mais qui est confronté à d’énormes difficultés de recrutement. Le temps passe, les difficultés pour JPA à trouver de la main d’oeuvre perdurent et on a le sentiment d’une situation qui se crispe. Face au préfet, les dirigeants de l’entreprise n’ont pas manquer de rappeler qu’ils avaient tenu parole en menant à bien le schéma de restructuration industrielle en injectant 20 millions d’euros dans cette refonte structurelle de grande ampleur. « En trois ans nous avons remodelé 50% de l’entreprise. C’est un chantier pharaonique… », souligne Patrick Faure, le directeur général de JPA.

JPA a retrouvé le chemin du développement avec pour corollaire des besoins en main d’oeuvre importants. Une situation dont on pourrait penser qu’elle est idéale. Et pourtant, JPA aurait besoin de recruter une centaine de salariés dans les mois qui viennent et ne les trouvent pas. Ce besoin se manifeste pour faire face à la croissance de son activité, mais aussi pour anticiper un bouleversement qui va concerner de nombreuses entreprises, celui du renouvellement générationnel. Les dirigeants savant que dans les 5 à 10 ans qui viennent, ils seront confrontés au départ en retraite d’une partie de leur personnel. Et les difficultés actuelles qu’ils rencontrent pour recruter sont inquiétantes dans cette perspective.

C’est une situation à laquelle sont confrontées la plupart des entreprises de l’agro-alimentaire et pas seulement à Josselin, tempère le préfet qui rappelle qu’avec un taux de chômage de 7,8% le bassin de Ploërmel/Josselin se rapproche des chiffres du plein emploi. Et le préfet admet que la situation impose la mutualisation des moyens et des volontés. « Il y a des solutions. Une meilleure formation, une meilleure offre de service, des aides au déplacement », énumère-t-il, rappelant que l’efficacité commande qu’elles soient mises en oeuvre par tous les partenaires concernés: « on a la nécessité de travailler avec les industriels, la région, le département, les communautés de commune pour essayer de résoudre ces problèmes ».

Et le préfet d’évoquer une expérience menée avec une autre entreprise du Morbihan soumise aux mêmes difficultés: mise en place de covoiturage, prêts de véhicules, proposition de logement, campagne de communication… Selon le préfet, cet arsenal aurait permis de résoudre à 75% le problème de recrutement de cette entreprise-pilote, sans dire si cet exemple est transposable au cas de JPA où de gros efforts ont déjà été consentis en matière de ressources humaines. Ainsi, la société de transformation a fortement développé l’alternance à tous niveaux (Bac pros, BTS, Ingénieurs) et joue à fond la carte locale pour ses embauches : pas de travailleurs détachés, collaboration avec tous les organismes locaux oeuvrant en faveur de l’emploi. Mais le directeur du site, Eric Leroy, a soulevé un autre aspect du problème, celui de « la main mise des agences d’intérim sur l’emploi ». « C’est désormais plus compliqué de recruter directement en entreprise que de passer par les agences d’intérim… », explique-t-il. Les agences d’intérim ont pourtant été à un moment, une solution « pratique » pour un tissu industriel qui n’avait pas de visibilité sur son avenir. Leur densité est-elle désormais trop forte dans le nouveau contexte économique du bassin d’emploi du Pays de Ploërmel? Nous en avons recensé dix uniquement sur la ville de Ploërmel… C’est sans doute un sujet de débat.


'Josselin. Emploi chez JPA : faut-il des mesures d’exception?' a 1 commentaire

  1. 15 novembre 2017 @ 12 h 40 min FRED

    Commencez déjà par payer le personnel nettement au-dessus du SMIC ( c’est bizarre mais c’est la seule solution qui n’est pas évoquée par la direction) J’ai travaillé plusieurs années dans ce genre d’entreprise, dont celle-ci du temps de « OLYMPIG », et je peux vous dire que les conditions de travail sont extrêmement pénibles( froid, bruit, cadence et surtout le harcèlement de la hiérarchie pour aller toujours plus vite au détriment de la santé mentale et physique du personnel) J’y ai vu des salariés se faire insulter parce qu’ils n’arrivaient plus à suivre. Tout çà pour être encore à un niveau très proche du SMIC au bout de 30 ans d’ancienneté. Comment voulez-vous que les gens soient motivés pour aller travailler?

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