Dans une lettre adressée au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Stéphane Travert, Paul Molac regrette la décision de transférer une partie des sommes du premier pilier de la PAC concernant le soutien aux productions, sur le second pilier qui relève des mesures agroenvironnementales et de développement rural.
Paul Molac estime que « si cette mesure est plutôt favorable à l’agriculture biologique qui a besoin de financement, cette ponction interroge car elle va surtout pénaliser les agriculteurs bretons. La ponction entraine mécaniquement une baisse de 4,2 % des aides directes. A ce premier choc se rajoute celui du plafonnement du paiement redistributif à hauteur de 10 % (au lieu des 20 % prévus initialement) ».
« Là est bien le problème », poursuit Paul Molac. « Lors des dernières négociations de la PAC, nous avions bien compris que la convergence des aides avantageait les agriculteurs qui possèdent les plus grandes surfaces, en particulier les céréaliers. Pour éviter que les éleveurs ne soient impactés, en particulier de l’ouest qui possèdent des structures familiales, nous avions augmenté les aides sur les 52 premiers hectares. Cette augmentation devait être progressive, elle est aujourd’hui bloquée », regrette Paul Molac.
2500 euros de moins par an pour une exploitation laitière
« Les conséquences pour les agriculteurs bretons, et plus généralement de l’ouest, consisteront en une baisse des revenus d’autant plus difficile dans ce contexte très morose pour la filière laitière, mais consisteront également en une course à l’agrandissement, voire la fragilisation de l’élevage », avertit Paul Molac. Et celui-ci évalue les conséquences financières de cette décision : une exploitation laitière moyenne en Bretagne de 74 ha avec 60 vaches laitières pour 1,6 unités de travailleur agricole se verrait amputée de 2500 euros par an. « Quand on sait que le tiers des exploitations laitières ont des revenus négatifs, on ne peut qu’être inquiet », ajoute le député qui invite donc le ministre à faire montre dans les prochains jours, de signaux positifs « envers nos agriculteurs qui en ont bien besoin dans la période ».
Lire ci-dessous la lettre intégrale de Paul Molac a ministre de l’agriculture :
'Agriculture. Lait : Paul Molac dénonce un risque de baisse de revenus' n a pas de commentaires
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