Morbihan. François Goulard : pourquoi le contrat de plan est mauvais

François Goulard, président du conseil Départemental
François Goulard, président du conseil Départemental

Abandon du monde rural, des projets d’infrastructures routières ou ferroviaires qui manquent de moyens… Le contrat de plan signé aujourd’hui entre l’Etat et la Région provoque une vive réaction du président du conseil départemental du Morbihan, François Goulard qui explique les raisons de son mécontentement dans un communiqué :

« Le préfet de région et le président du conseil régional signent aujourd’hui le contrat de plan. C’est un grand moment d’autosatisfaction qui, à quelques mois des élections régionales, ne doit tromper personne. Ce contrat de plan est mauvais. Il est mauvais pour la Bretagne ; il est mauvais pour le Morbihan. Il est mauvais car dans plusieurs domaines il n’est pas à la hauteur des enjeux du développement de la Bretagne.
Dans le domaine des infrastructures routières, seuls les investissements sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat sont inscrits alors que le Département du Morbihan poursuit la réalisation de la déviation de Locminé dont le rôle pour le développement de la Bretagne centrale, et la Bretagne en général, n’est pas contestable. Le coût global de ces travaux, près de 70 millions €, en font en réalité le chantier routier breton le plus significatif de ces prochaines années. Sans contester la pertinence des travaux sur la RN 164, la déviation de Locminé aurait eu, de toute évidence, toute sa place dans le CPER.
Dans le domaine ferroviaire et des transports en commun en site propre (TCSP), l’enveloppe affichée de 125 millions € est très insuffisante, surtout si l’on en retire les 50 millions réservés aux opérations du noeud de Rennes. Avec moins de 20 millions €, l’aménagement des Pôles d’Echanges Multimodaux (PEM) ne bénéficie que de crédits destinés à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite aux quais, alors que les enjeux sont sans commune mesure et que de la qualité de ces PEM dépendra l’impact réel de la nouvelle ligne à grande vitesse sur notre développement.
Si les infrastructures sont délaissées, que dire du numérique qui n’est présent que pour la forme avec un niveau de crédits de l’ordre de 1,5 million € ?
Le sort réservé à l’université et à la recherche est inquiétant. Les crédits prévus n’atteignent que la moitié de ceux du précédent CPER. Une telle indigence ne permettra aucune opération significative dans le Morbihan.
Enfin le volet territorial conjugue une enveloppe de crédits ridicule (50 millions € sur 6 ans, soit moins que la politique territoriale du seul Département du Morbihan sur une année !) et des priorités (les projets métropolitains) qui ignorent la plus grande partie du territoire breton. Chacun constatera la poursuite de l’abandon du monde rural.
Le pacte d’avenir pour la Bretagne a laissé les Bretons, pour le moins, dans l’expectative. Sa seule chance de réussite était de reposer sur un contrat de plan tenant compte de la réalité des problèmes, doté de moyens financiers suffisants et bénéficiant à l’ensemble des territoires de notre région. Tel n’est manifestement pas le cas. Chacun sait que l’Etat est aujourd’hui totalement dépourvu de moyens. Autant le reconnaître et éviter de faire croire qu’il participe à l’équipement de notre région. Il suffit de rapprocher les crédits du CPER de la diminution des dotations aux collectivités locales bretonnes pour s’apercevoir que c’est un contrat fortement négatif, dans tous les sens, qui est signé aujourd’hui. »


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