Questembert. Elus et commerçants veulent préparer ensemble la ville de demain

« La population de Questembert augmente de 2% par an. Dans 10 ans, on passera le cap des 10 000 habitants. Sommes-nous prêts pour relever ce défi? Nous ne voulons pas que les gens s’en aillent sur Vannes ou sur Redon… », résume Antony Juhel, le président de l’UDEQ en ouverture de la réunion organisée jeudi soir à la salle Alan Meur de Questembert.

Une réunion à laquelle participaient des représentants de la mairie, de la communauté de communes, de la gendarmerie, de l’office de tourisme… Des chiffres, des tableaux, des pourcentages ont été présentés lors de cette réunion, mais qu’il faut relativiser puisqu’ils remontent à 2013 et que, depuis, sans doute beaucoup d’éléments ont évolué. Mais on retiendra de cette rencontre qu’elle a permis à des acteurs essentiels de la vie locale de se parler, de s’écouter et sans aucun doute de lancer les bases d’une nouvelle méthode de travail. Ainsi, Philippe Moulinas, maire-adjoint et conseiller communautaire a-t-il demandé aux commerçants d’exprimer leurs attentes à l’égard des élus. Y-a-t-il un problèmes de fiscalité qui défavorise Questembert par rapport à d’autres villes comme Muzillac? « Je prends note et je vais faire une étude pour vérifier cela… », répond Philippe Moulinas.

Car, tous ces intervenants sont tombés d’accord sur un point : c’est dès aujourd’hui qu’il faut mettre sur les rails une stratégie de long terme qui permettra de dessiner ce que sera la ville de Questembert dans 10 ou 20 ans. Sur le plan de l’urbanisme mais aussi dans le domaine économique et commercial. Jusqu’à présent, chacun travaillait un peu dans son coin, mais si l’on se réfère aux propos tenus jeudi soir, ce temps est révolu. L’union du commerce souhaite être associée aux réflexions de la municipalité, laquelle est demandeuse de leur avis sur un certain nombre de sujets. Il en va de même pour l’office de tourisme qui propose, par la voix de son directeur, Nicolas Gicquel, que tout le monde s’assoie autour de la même table pour réfléchir à la mise en place d’un « plan d’action concertée ». Il propose aussi de mettre en place des visites guidées du territoire à destination des « socio-pros », et suggère que des commerçants intègre des commissions…

En tous, cas « la ville aime ses commerçants et artisans » et a besoin d’eux, aussi bien en centre-ville qu’en périphérie a affirmé haut et fort Sylvie Grieux, adjointe au maire chargée du commerce et de l’artisanat, insistant sur la volonté de la mairie de développer l’attractivité de la ville et notamment sur le plan commercial. Selon Sylvie Grieux, aux élus « d’imaginer la ville de demain », mais aux commerçants de se prendre en main. « Les commerçants ne doivent pas tout attendre de la Ville qui a ses propres contraintes, budgétaires, urbanistiques, compétences… », prévient Sylvie Grieux. Elle a énuméré les pistes qui doivent permettre de développer cette attractivité : soigner les entrées de ville, les vitrines et les devantures des magasins, ouvrir de nouveaux commerces, de nouveaux services « sans avoir peur de la concurrence », attirer des franchisés de certains secteurs, jouer sur la complémentarité entre commerces du centre-ville et zones commerciales, repenser la circulation des voitures et des piétons en favorisant la concertation entre élus, services municipaux et acteurs économiques, créer des pôles d’attraction.

Côté concret, Sylvie Grieux a donné l’exemple de l’espace Victor Ségalen dans lequel se trouvera la maison de santé pluridisciplinaire qui ouvrira à l’automne 2016 et comprendra 18 professionnels ou bien encore d’un couple de commerçants qui va s’installer dans les anciens locaux de l’office de tourisme, créant deux commerces, ainsi que l’ouverture du magasin Noz, rue du Calvaire, dans quelques jours. Elle a également fait état de plusieurs demandes de locaux pour d’autres commerces…

Un sujet qui a aussi fait émerger l’intérêt d’un rapprochement entre les commerçants et la mairie. En effet, un participant à la réunion disposant d’un local signalait qu’il recevait des candidats via « Le bon coin ». D’où l’idée de nommer un référent qui puisse faire le lien. La discussion a balayé de nombreux sujets : développer le lèche-vitrine dans le centre-ville, regrouper les commerces par thèmes…

Quelque-chose de nouveau s’est donc réveillé, jeudi soir et qui devrait déboucher sur un rapprochement entre tous les acteurs économique locaux. Une évolution indispensable pour éviter que la clientèle de Questembert ne soit aspirée par l’agglomération de Vannes.