Pleucadeuc. BCF Life Sciences, l'entreprise modèle

Bien sur, cette tour d’atomisation que vient d’inaugurer ce jeudi l’entreprise BCF Life Sciences de Pleucadeuc est un investissement considérable puisqu’il représente presque la moitié du programme total de l’entreprise. Mais au-delà de l’importance de l’investissement, la tour d’atomisation (également appelée tour de séchage) est le symbole de la philosophie des dirigeants de cette entreprise : investir pour être plus performant et donc améliorer la croissance de l’entreprise et par voie de conséquence l’emploi, innover en permanence…

Pour les co-dirigeants de cette PME, Jacques Pidoux et Renaud Sergheraer, croissance et innovation sont des valeurs quasi obsessionnelles, qui sont d’ailleurs partagées par les salariés, dont 25 % sont actionnaires. BCF Life sciences est une entreprise unique en Europe qui part à la conquête du monde à partir d’un savoir-faire exceptionnel. Car ici, c’est un peu l’histoire de la pierre philosophale, sauf qu’au lieu de changer le plomb en or, on transforme des plumes en des produits de très hautes technicité qui jouent un rôle majeur dans la santé humaine et animale. « On rend quelque chose qui est 100% indigestible en quelque chose qui est 100 % assimilable par le corps humain », synthétisent les dirigeants, 

Keratine, L-Cystine tracée, L-Tyrosine, S-Carboxyméthyl-Cystéine,  Carbocistéine, Mix d’acides aminés, voila ce que réussi à extraire des plumes l’entreprise. Tous ces éléments se retrouvent dans une multitude de produits alimentaires, et pharmaceutiques. Dans quelques semaines, l’entreprise mettra sur le marché de l’Amino EZ qui permettra une récupération ultra-rapide des sportifs. Ce sont donc bien des produits qui touchent à notre vie quotidienne, à la santé. Et ça, dans le monde, il n’y a guère que l’entreprise de Pleucadeuc qui détient ce savoir-faire.

De 2008 à 2014, la capacité de production de l’entreprise a augmenté de 72 % et ses effectifs de 34 personnes pour atteindre aujourd’hui 120 personnes. Il y a quatre ans, les dirigeants ont décidé de se donner les moyens de maitriser la production à 100 % en construisant cette tour d’atomisation -de séchage- opération qu’il confiait jusqu’alors à un sous-traitant. Trois ans d’études, de travaux dont une bonne partie a bénéficié aux entreprises locales et régionales ont débouché sur la mise en service de cette tour à la mi-avril. Et déjà, les dirigeants de l’entreprise savent que cette tour sera saturée d’ici deux ou trois ans maximum. Car la croissance, BCF Life Science va la chercher sur toute la planète et notamment vers le Japon, pays avec lequel elle entretient depuis longtemps des liens étroits de collaboration. Elle réalise 60% de son chiffre d’affaire à l’exportation.

Un modèle qui fait rêver…

Une entreprise qui surfe sur la mondialisation, investit, innove, créé des emplois, respecte et associe ses salariés à son développement… C’est un modèle qui fait rêver, les décideurs notamment. Ce jeudi matin, Alain Launay, le maire de Pleucadeuc et président de la CCVOL a retracé les différents épisodes de la création de cette entreprise, les difficultés qu’elle a rencontrées et sa fierté qu’elle soit installée sur sa commune.

Loig Chesnais-Girard, vice-président de la région chargé du développement économique a souligné que « l’industrie est stratégique en Bretagne » et a lancé un message d’optimisme en s’appuyant sur l’exemple de BCF. « On ne voit depuis dix ans que les crises qui succèdent aux crises. Il faut regarder l’avenir avec envie, croire en cet avenir… », a-t-il déclaré. Le président du conseil départemental, François Goulard a souligné les traits de caractère des dirigeants de BCF Life sciences, capables de prendre des risque en réalisant un investissement exceptionnel et d’aller se battre sur la scène mondiale. « C’est vous qui faites la réussite de votre entreprise. Le rôle des collectivités locales c’est de ne pas vous gêner, de tout faire pour vous simplifier la vie ».

Le préfet, Thomas Degos a mis en avant l’ancrage de BCF sur son territoire et des retombées économiques dont elle fait bénéficier le Morbihan. Le représentant de l’Etat a rappelé les aides de l’ADEM ou bien encore de fonds européens dont a bénéficié l’entreprise. Il a évoqué les problèmes de concurrence déloyale que subit BCF, notamment de la part de la Chine. « C’est un vrai problème pour nous… », a assuré Thomas Degos affirmant que des mesures portant par exemple sur la traçabilité des produits sont à l’étude.

Des salariés engagés

Les dirigeants de BCF Life sciences ont à plusieurs reprises rendu hommage aux salariés et à leur engagement à leurs côté pour développer l’entreprise. Ce sont eux qui ont pris en charge l’organisation de l’inauguration, ont accompagné les groupes de visiteurs. Et ils ont été plusieurs à se mobiliser dans la nuit de mercredi à jeudi pour pomper l’excès d’eau du à une inondation, nettoyer le site pour que ce matin plus rien ne gêne la visite.

VIDEO. Dans les entrailles de la tour d’atomisation