Bréhan/Ploërmel. Visite chez Olmix : goûtez-moi ce poulet aux algues!

Excellent, délicieux, ça sent drôlement bon… Opération séduction réussie pour Hervé Balusson, le pdg de la société Olmix implantée à Bréhan qui recevait vendredi François Goulard, le président du conseil départemental. On sait qu’Olmix est un des leaders mondiaux de la recherche sur la valorisation des algues. Au cours de cette rencontre, Hervé Balusson a évoqué le projet qu’il souhaite développer à Ploërmel dans les bâtiments de Ronsouze. 

Mais Hervé Balusson a profité de cette rencontre pour mieux faire connaître les performances de son entreprise à son visiteur et surtout évoquer les difficultés qu’il rencontre dans le développement de ses activités. Olmix travaille depuis 20 ans sur les algues et les incroyables applications qui peuvent en découler. « Les algues ont des propriétés biologiques uniques… », insistent les experts de chez Olmix. Anti-infectieuses, immunomodulatrices, anti-oxydantes, anti-stress, bio-stiumlantes… La liste est longue de ces propriétés que désormais de plus en plus de laboratoires dans le monde tentent d’identifier et de s’approprier. Car ce type de produits est sans aucun douté voué à devenir un élément essentiel d’une société dans laquelle les produits chimiques auront de moins en moins leur place.

Chez Olmix, on est déjà passé de la recherche à l’expérimentation avec la production de porcs et de volailles nourris avec des algues. Celles-ci ont également prouvé leur efficacité dans le milieu végétal. Les plantes, les animaux… C’est désormais vers le monde des humains que s’orientent les travaux des scientifiques de chez Olmix. D’ores et déjà, des essais cliniques concluants ont été réalisés avec un dérivé agissant comme anti-dépresseur.

Mais si la recherche avance à grands pas, Olmix se trouve confrontée à une multitude d’obstacles d’ordre administratifs, à l’action de lobbies très puissants qui voient d’un mauvais oeil ces technologies d’avant-garde menacer leurs prés-carrés.

Hervé Balusson a décrit cette situation qui fait que son entreprise est aujourd’hui dans un domaine de pointe et dispose de tous les éléments pour entrer dans une nouvelle dimension. Mais pour accéder à cet échelon supérieur, Olmix a besoin de soutiens et de financements, en tout cas pour rester français. Car des groupes étrangers sont prêts à injecter de l’argent, mais à la condition de rafler les brevets et les exploiter chez eux… Or, en France, les investisseurs sont beaucoup plus frileux… C’est cette difficulté majeure qu’Hervé Balusson a longuement expliqué au président du conseil départemental, ne cachant pas qu’il l’imagine très bien comme futur ministre de la recherche, poste que François Goulard a déjà occupé dans le passé.

Hervé Balusson ne pratique visiblement pas la langue de bois, et est adepte de l’exemple concret. C’est ainsi qu’il avait préparé pour ses invités une dégustation de poulets nourris aux algues rôtis. Une spécialité qui fait parait-il fureur sur « Orchard Road », les Champs-Elysées de Singapour où le poulet rôti de Bréhan se vend 20 euros pièce. Et Hervé Balusson a annoncé son intention de mettre l’an prochain sur les routes des Etats-Unis des camions rotissoires commercialisant le fameux poulet aux algues de Bréhan…

De l’avis général, le poulet aux algues a vraiment le goût de poulet sans le moindre relent maritime.

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Initiales

MSP. C’est dans ces initiales que repose toute l’expertise et tous les espoirs du groupe Olmix qui travaille en collaboration avec l’INRA sur le sujet. En voici la signification -accrochez-vous- MSP cela signifie Marine Sulfated Polysaccharides ou en français Polysaccharides sulfatés marins. Cet extrait tiré des algues vertes a fait l’objet d’essais qui montrent qu’il pourrait renforcer la résistance des organismes aux infections et donc offrir une alternative efficace à l’utilisation des antibiotiques.

La phrase

Prononcée par Hervé Balusson à l’intention de François Goulard : « Si vous êtes le prochain ministre de la recherche réfléchissez bien à ça : ici (ndlr : en France) il y a d’un côté la recherche et de l’autre la production. ces deux mondes doivent apprendre à travailler ensemble »