Ploërmel. Le sous-préfet au coeur des Acièries

La petite lumière passe du rouge au vert, signe que EDF autorise les aciéries de Ploërmel a lancer leur coulée. Deux énormes électrodes descendent lentement dans le creuset envoyant des milliers d’ampéres qui portent l’acier à 2500 degrés. Le métal en fusion glissera bientôt dans les moules d’où sortiront des pièces de très haute qualité.

« Il y a 30 à 40 % de l’acier de l’Amoco Cadiz qui est passé dans nos fours. Aujourd’hui, il roule à 350 km/h », sourit Alain Noblet, le responsable commercial et administratif des aciéries de Ploërmel en accueillant ce mardi matin, Mickaël Doré, le sous-préfet de Pontivy désormais en charge du secteur de Ploërmel. Ce dernier est venu visiter ce monument de l’histoire industrielle locale. Il était accompagné du maire de Ploërmel, Patrick Le Diffon. Une visite qui a permis au représentant de l’Etat de mieux comprendre tout l’enjeu et la pertinence du projet qui alimente beaucoup l’actualité. Pour mettre le métal en fusion le four consomme 20 000 KVA. Le même outil, mieux dimensionné, utilisant les nouvelles technologies de l’induction consommerait presque quinze fois moins et permettrait une production plus régulière.

Si l’entreprise parvient à réaliser ce projet, alors ce sont de nombreux marchés de très haut de gamme qui vont s’ouvrir à elle. L’armée, la marine, les TGV, les métros… les pièces les plus pointues sont fabriquées, ici, à Ploërmel dans ces aciéries dont on n’image pas que derrière les bardages vieillots se trouve un des fleurons de la fonderie française. Cette évolution technologique est indispensable non seulement à la survie, mais aussi au développement des Aciéries de Ploëmel. Le début du fameux engrenage vertueux qui, à un moment ou à un autre, se concrétise par des créations d’emplois. L’enjeu est de taille, mais il se heurte aussi à une difficulté majeure : le financement. Car les aciéries n’ont pas les moyens de réaliser seules cet investissement. Le sujet évoqué à plusieurs reprises par les élus locaux, notamment au conseil municipal, a été pris à bras le corps par le préfet. Des réunions ont déjà été organisées par les sous-préfet de Pontivy pour réunir toutes les parties prenantes du dossier et notamment les organismes susceptibles d’apporter leur aide financière. L’intervention préfectorale est déterminante pour l’aboutissement du dossier car elle place un cadre qui va constituer l’infrastructure du dossier. Et fidèle à sa réputation, que l’on peut parfois trouver pesante, l’administration préfectorale jouera un rôle de garant, de persuasion, de suivi… Les partenaires auront ainsi régulièrement à rendre compte de l’évolution de leurs engagements.

Au sortir de sa visite, le sous-préfet s’est déclaré d’abord convaincu de l’importance et de la cohérence du projet des aciéries et s’est dit déterminé et confiant sur son aboutissement. Actuellement, les aciéries disposent de deux sites. Le premier, « historique » se trouve derrière le magasin Leclerc. C’est là que se trouve le four. L’autre bâtiment plus moderne est implanté dans le parc d’activités de la Lande du Moulin. Le projet consisterait à ramener le nouveau four à proximité de ces locaux, sans qu’il soit besoin d’ailleurs d’accoler les deux. Une solution simple pourrait être d’utiliser la réserve foncière située dans le prolongement des ateliers principaux, mais des problèmes de propriété y font obstacle.

 


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