Europe, région, pays, intercommunalité, SCoT… Tous ces sigles un peu barbares n’ont rien de très attractifs et pourtant ils conditionnent ou vont conditionner notre vie quotidienne, ces prochaines années. Sans entrer dans les détails techniques et complexes des rouages de cette énorme machine qui se met doucement en marche, on peut s’arrêter un instant sur la toute dernière intiative du pays de Ploërmel-Coeur de Bretagne. Ce mardi matin a été officiellement mis en place un « conseil de développement ». Rien que le terme, ça refroidit. En fait cette structure est composée de « personnes de la société civile » et elle sert finalement de « bureau d’études » aux élus qui eux, ont le pouvoir décisionnaire. C’est un peu un « conseil des sages » dont la mission est d’approfondir certains sujets, d’en mesurer les conséquences au plus près des gens. Les membres de ce comité disposent de plus de temps que les élus pour aller voir sur le terrain quelles seraient les conséquences de tel ou tel projet et éventuellement de suggérer des modifications qui amélioreraient son efficacité pour les citoyens. « Je souhaitais que des personnes extérieures fassent parties de ce conseil pour éviter le lobbying. Il faut que ceux qui le composent viennent d’horizons différents, qu’il y ait un équilibre… », insiste Patrick Le Diffon, maire de Ploërmel et président du pays de Ploërmel-Coeur de Bretagne. « N’étant pas des élus, on a une certaine liberté d’action, mais on est tous motivés par la mise en place de projets en totale synergie avec le pays », explique Christian Perrocheau, le président du conseil de développement
Et, pour que tout se passe dans les règles un règlement intérieur a été validé par le Pays et signé, ce mardi matin par Christian Perrocheau, et Patrick Le Diffon. Ca, c’est pour la partie « administrative », mais désormais il faut passer à la pratique. Et c’est déjà chose faite avec deux dossiers sur lesquels planche le conseil de développement : la mobilité, c’est à dire la problématique des déplacements sur le territoire et le soutien au dynamisme artisanal et commercial des communes.
Mobilité et accès aux services. Ce dossier est piloté par Christian Adelys. C’est le gros problème des déplacements qui est abordé par l’intermédiaire de ce thème et il sous-tend de nombreux autres sujets : rééquilibrage du territoire, convergence des flux vers Ploërmel et les pôles d’équilibre, le raccordement aux lignes régulières, desserte des zones isolées et bien sur les horaires. On peut dire que dans ce domaine, tout reste à faire et comme le constate Christian Azelys : « si vous habitez la région de Ploërmel et que vous avez un enfant scolarisé à Rennes, et bien ce n’est pas facile… ». Meilleure information des usagers, assurer le rabattement vers les transports existants, permettre l’accès aux pôles principaux et secondaires… Ce sont les besoins qui ont déjà été recensés. Le conseil de développement va maintenant évaluer les atouts et les faiblesses de l’existant avant de proposer des actions permettant d’améliorer la situation…
Le soutien au dynamisme commercial et artisanal en centre-bourg. C’est le deuxième chantier qui est sur les rails, piloté par Jean-François Guihard, responsable de la délégation de Ploërmel de la chambre de Métiers et Stéphane Jan, responsable de la délégation de Ploërmel de la chambre de commerce. Le commerce dans les centres-bourgs est un élément essentiel de l’attractivité des communes concernées et surtout ils rendent un service indéniable à la population. On sait bien qu’une commune sans commerce est une commune sans vie. Mais le maintien de cette activité commerciale est difficile pour des raisons économiques. Comprendre pourquoi certains commerces sont en difficulté, notamment par le partage d’expérience, mais aussi expérimenter des solutions concrètes sur des périodes données afin d’en évaluer l’intérêt pour finalement dresser des pistes d’actions pouvant être mises en oeuvre par tous ceux qui oeuvrent pour le développement local. Voila quelques-uns des axes de travail que se fixe le conseil. « Il ne s’agit pas de faire des études pour le plaisir de faire des études. On va essayer de compiler tout ce qui a pu être fait dans ce domaine pour voir ce qu’on peut tirer de tout ça… », analyse Jean-François Guihard.
La machine est donc en marche avec cet impératif avec une certaine presssion : « nous ne devons pas nous tromper pour être sur que nos propositions soient cohérentes avec les futures évolutions du territoire et notamment avec le SCoT (schéma de cohérence territoriale) », résume Christian Perrocheau.
'Pays de Ploërmel. Déplacements et commerce : on passe à la pratique' n a pas de commentaires
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