Ploërmel communauté a donc voté, mercredi soir son budget. Un budget plutôt prudent, « raisonnable » selon Jacques Mikusinski, son rapporteur, mais « pas frileux » a-t-il insisté en réponse à des accusations de la minorité consécutives au débat d’orientation budgétaire.
« Nous avons les ambitions de nos moyens, nous avons l’ambition de ne pas charger la barque avant l’arrivée de nos futurs partenaires (ndlr: les communautés de commune voisines qui vont fusionner avec Ploërmel le 1er janvier 2017) », a commenté Jacques Mikusinski, soulignant cependant la volonté d’investissement que laisse apparaitre ce budget. Au total, entre le budget principal et les budgets annexes, ce sont près de 5 millions d’euros qui vont être inscrits dans le budget 2016. Celui-ci est également marqué par une autre volonté : celle de ne pas augmenter la pression fiscale, qui se traduit par la stabilité des impôts locaux. Mais la marge de manoeuvre est étroite en raison de ce que le président de Ploërmel communauté désigne comme un « effet ciseau » : des impôts qui n’augmentent pas et des ressources qui n’augmentent pas non plus, voire qui auront tendance à diminuer…
Mais cette année 2016 est atypique, une année charnière précèdant le basculement dans la grande intercommunalité qui fusionnera au moins Ploërmel, Mauron, Le Porhoët et Josselin. Et cette situation justifie des mesures de prudence afin d’aborder dans les meilleures conditions cette nouvelle dimension, estime Patrick Le Diffon.
Mais, pour Béatrice Le Marre, l’ancien-maire, ce budget est « sans surprise : il ne se passe rien à part la gestion du quotidien ». Selon elle, ce projet intègre deux seuls projets initiés par la précédente équipe. Le très haut débit et le lycée « que la ville porte comme un boulet ». Elle regrette par ailleurs que pas plus de services à la personne ne soient prévus, pour faire face à la demande. Des reproches que balaye d’un revers Patrick Le Diffon, pointant du doigt l’argent englouti par l’ancienne équipe dans des études (380 000 euros selon lui) sans suite.
Par contre, il confirme que le lycée se fera et que la Région va organiser prochainement une réunion pour évoquer les formations et les filières. Et il brandit les 5 millions d’euros d’investissement prévus au budget qui concerneront notamment les zones d’activités. Des aménagements prévus pour accompagner le développement des celluloses de Brocéliande. « Cette année transitoire ne peut pas être celle des grands investissements. La future grande intercommunauté devra être agressive, certes, mais des choses sont d’ores et déjà en train de se mettre en place… », ajoute-t-il, revendiquant la nécessité d’une grande discrétion autour de projets majeurs. « Je peux faire état des projets d’extension très conséquents de la CECAB. Nous avons des contacts autour de très gros projets, mais aussi d’autres de moindre importance. Nous sommes en train de remplir nos zones d’activités et nous risquons d’être très vite asséchés », a-t-il déclaré.
La fin de la nurserie numérique?
« Toujours rien au sujet d’une nurserie numérique que vous avez pourtant annoncée », a reproché Béatrice Le Marre. Et Patrick Le Diffon assume : « nous n’avions aucune demande pour cette nurserie numérique. On ne se lance pas dans des projets comme celui-là pour le plaisir… » a-t-il répondu, confirmant donc -au moins- la mise en sommeil de ce projet.
POUR ALLER PLUS LOIN DANS LE DEBAT :
Pour que vous ayez tous les éléments de compréhension, nous vous livrons ci-dessous d’une part l’intervention de Béatrice Le Marre et d’autre part la réponse de Patrik Le Diffon.
Vote du budget : l’intervention de Béatrice Le Marre
'Ploërmel communauté. Un budget prudent pour une année charnière' a 3 commentaires
3 mars 2016 @ 21 h 56 min Mabonso
Je ne pensais pas, un jour, être d’accord avec Mme Le Marre sur son lycée public mais pourtant ce jour est arrivé à la lecture de ses propos. Effectivement comme elle le dit si justement » la ville porte son lycée comme un boulet ». Je la remercie d’ouvrir enfin les yeux, mieux vaut tard que jamais. Au moins, pour cette prise de conscience tardive, elle n’a pas eu besoin d’une étude à quelques dizaine de milliers d’euros.
Que M Le Diffon ne soit pas très enthousiaste à faire avancer le projet-boulet de l’ancien maire n’est pas une surprise. Lui et les personnels des lycées de Ploërmel n’ont pas oublié son engagement de ne pas impacter les établissements existants. Il a peut-être aussi des difficultés à faire passer son exigence d’internat au près de la région, qualifiée par ses soins de nécessité pour pouvoir accueillir les futurs étudiants des formations universitaires attendues. Ces deux points semblent s’apparenter à la quadrature du cercle pour qui souhaite ne pas renier sa parole. Souhaitons que M Le Diffon ne soit pas un politicien de plus à considérer que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.
3 mars 2016 @ 22 h 17 min Poindessault
Je ne sais pas trop qui est le « Boulet »…
Bref, il faut juste lire en plus de la phrase entre guillemets de cet article, les propos complets de Mme Le Marre… ce n’est pas tout a fait pareil.
Mais bon si ça peut vous faire plaisir de déformer les propos des personnes… C’est juste navrant.
4 mars 2016 @ 8 h 58 min Guyon
J’assistais à cette réunion et le sentiment général tiré de l’intervention de Mme Le Marre est bien qu’elle reproche à ce budget de « ne rien prévoir » ce que résume la phrase citée. Moi je trouve navrant qu’on puisse porter un tel jugement. Le rôle et la liberté du journaliste ce n’est pas de reproduire dans un article une longue intervention, mais de faire des choix. Il s’agit en l’occurrence d’une brève synthèse -et j’insiste qui correspond à ce qu’on pouvait ressentir en tant qu’observateur – puisque que je publie en annexe les deux interventions intégrales de Mme Le Marre et M. Le Diffon, justement afin que chacun puisse se forger son opinion. Je ne sais pas si vous trouvez autant d’éléments ailleurs.
Vous auriez d’ailleurs pu faire la même remarque au sujet de la réponse de M. Le Diffon.
Jacky Guyon