Pleucadeuc. Le Bio, l'avenir de l'agriculture bretonne?

Patrick Guillerme, président de la fédération régionale des agriculteurs bio

On le sait, l’agriculture traverse une crise profonde. Parmi les solutions, figure le bio. « Dans le contexte de crise que traverses l’agriculture conventionnelle, le bio offre une perspective de débouchés et c’est peut-être la seule… », explique Patrick Guillerme producteur de lait et de viande bio implanté à Theix, président de la fédération régionale des agriculteurs bio (FRAB).

Et cette tentation, c’est bien une véritable révolution qui touche le monde agricole breton. Pour preuve le nombre important de producteurs qui ont participé à la journée organisée mardi à Pleucadeuc par le réseau des agrobiologistes bretons (GAB56 et FRAB Bretagne). Cette journée était plus spécialement consacrée aux filières lait et viande. Si pour les producteurs bio du réseau, il s’agit au travers de ces journées de faire la promotion de leur filière, c’est aussi l’occasion d’attirer l’attention des candidats au Bio sur les conséquences d’une telle décision. « Le message qu’on leur fait passer c’est de dire vous pouvez envisager de vous convertir en bio, mais en prenant certaines précautions », insiste Patrick Guillerme. Car selon lui, devenir producteur Bio c’est aussi la volonté de changer de système. « La conversion, c’est aussi dans la tête que ça se passe… », souligne-t-il.

Les précautions, cela passe d’abord par un véritable état des lieux technique et économique de la ferme pour évaluer son potentiel à passer au bio et notamment la capacité de l’exploitation à être autonome, c’est à dire sa capacité à nourrir le bétail avec du fourrage et surtout de l’herbe. Emmener les bêtes pâturer, ce n’est pas la même chose que de leur donner de l’aliment. « Passer au Bio, ça se prépare et il y a une chose déterminante, c’est de ne pas rester seul. Il faut se faire accompagner par des techniciens mais aussi par d’autres producteurs », conseille Patrick Guillerme.

Et puis, se convertir au bio, c’est une démarche qui s’inscrit dans le temps. Légalement, le passage au bio, c’est deux ans. « Mais nous on estime qu’une bonne conversion, bien réussie, cela demande 4 à 5 ans, avec une réflexion de fond. La précipitation ne s’accorde pas bien avec ce type de démarche… », ajoute Patrick Guillerme.

Mais le marché est là, très porteur. Depuis 2010, le bio a progressé quelles que soient les productions de 10% et de 15 à 20 % entre 2015 et 2016 et cette tendance va se confirmer dans les prochaines années. Actuellement la France ne produit pas assez de bio pour répondre à la demande. « Tous les voyants sont au vert. C’est une véritable opportunité », analyse encore Patrick Guillerme. Mardi, la journée était dédiée à la production de viande et de lait. Les visiteurs ont pu rencontrer divers acteurs de la filière et notamment des intervenants représentants les laiteries qui travaillent sur le territoire. Elles aussi sont demandeuses de bio car elles prévoient une hausse de la demande de 10 % sur les prochaines années pour arriver à un doublement de leur production d’ici 5 ans.

La FRAB et le GAB 56 (groupement des agriculteurs bio du Morbihan) organisent régulièrement des journées thématiques dans différentes villes du Morbihan.

 

 


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