C’est une petite entreprise niché dans la zone du Gros Chêne à Sérent. Mais derrière les bardages métalliques se cache un concentré de savoir-faire, de minutie, d’ingéniosité. LEM (traduisez Les élastomères moulés) est une très vieille entreprise, créée en 1945 en région parisienne. Puis, en 1994, elle déménage pour venir s’installer sur la zone de Tirpen à Sérent dans le cadre des ateliers relais. En 2003 elle est rachetée par Bruno Saint-Martin qui la dirige toujours à la tête d’une toute petite équipe, puisque l’ensemble de l’entreprise compte six personnes, directeur compris.
C’est cette entreprise que la cellule économique de la CCVOL est venue visiter il y a quelques jours. Cette cellule regroupe sous la houlette de Alain Launay, le président de la CCVOL quelques élus connaissant bien le monde industriel dont Joël Leveau, le maire de Saint-Marcel, Noël Colineaux le maire de Caro et Loïc Balac. De toute évidence en poussant la porte de LEM, le petit groupe d’élus communautaires ne s’attendait pas à pénétrer dans un monde presque irréel. Là où tout est possible, même… l’impossible.
Il y a deux constantes dans cette petite entreprise : l’équipe et les élastomères, autrement dit le caoutchouc. Tout le reste, c’est quasiment du fait sur mesure à partir des besoins du monde industriel, mais au sens très large du terme. Les clients de LEM viennent en effet aussi bien de l’industrie automobile, aéronautique que des fabricants de lunettes. Ici, on peut tout faire de l’énorme soufflet de train d’atterrissage d’avion à la minuscule attache de porte-lunette dont la taille s’exprime en millimètres. « ici, on doit connaître tous les métiers, et c’est ça qui est passionnant… », explique Bruno Saint-Martin à des élus médusés qui découvrent la gamme extraordinaire de la production de LEM. Pratiquement à chaque fois, le client qui se présente chez LEM a « une idée », mais souvent d’un produit fini, dont il n’imagine pas toujours la complexité de fabrication. Et cela commence par les moules, puisque pour faire court le principe de fabrication porte sur l’injection de caoutchouc qui durcit et acquiert ses propriétés après sa cuisson. Mais ces moules le plus souvent n’existe pas et doivent être « inventés » par l’équipe de LEM. Et tout le monde apporte sa contribution pour résoudre ce qui s’apparente le plus souvent à une énigme. Et là, c’est l’expérience, le savoir-faire des employés qui joue un rôle fondamental dans la réussite de la pièce que vous retrouvez autour de vous sans le savoir : dans un tube de maquillage, sur vos lunettes, dans votre voiture où sous les sabots d’un cheval…
Car Bruno Saint-Martin s’est lancé dans la fabrication de « fers en caoutchouc » destinés à rendre plus confortable et finalement plus performants les chevaux. Qu’ils soient de course ou d’amateurs, les chevaux ont de gros problèmes d’articulation et de tendons dus aux chocs répétés qu’ils subissent en trottant ou en galopant sur des surfaces dures. Ces fers inédits fonctionnent comme des amortisseurs. Placés entre le sabot et le fer métallique, ils amortissent l’onde de choc et donc améliorent la démarche du cheval. C’est un produit qui vient bousculer les habitudes et les traditions ancestrales des maréchaux-ferrants, mais qui est voué à un bel avenir. La visite de la cellule économique de la CCVOL pourrait d’ailleurs contribuer à mieux faire connaître cette innovation de LEM.
Mais la petite PME de Sérent pourrait bien se développer prochainement. C’est du moins l’espoir de Bruno Saint-Martin qui est l’attente de la conclusion de gros marchés qui seraient à la fois une reconnaissance du savoir-faire de l’entreprise et un levier important pour sa croissance.
Quand à la cellule économique, elle va poursuivre ses visites des entreprises du territoire qui semblent avoir bien des trésors à révéler.
VIDEO. La CCVOL à la découverte des élastomères
'Sérent. CCVOL : les ressources insoupçonnées du caoutchouc' n a pas de commentaires
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