Pontivy. Un pont high-tech pour boucler la déviation nord

Depuis ce mercredi matin, il avance à la vitesse de l’escargot. A raison de 10 mètres à l’heure, il lui faudra une douzaine d’heures pour rejoindre l’autre rive du Blavet. Un exploit pour ce viaduc qui pèse 500 tonnes. Le début des opérations de lançage (c’est l’expression technique) du pont a donné lieu à une cérémonie officielle. L’évènement en vaut la peine puisqu’il conjugue prouesse technologique et pose d’un élément clé d’une nouvelle infrastructure routière qui dans quelques mois, va bouleverser la vie des habitants de Pontivy mais aussi celle des routiers et automobilistes.

Ce nouveau est d’abord un soulagement pour les habitants d’un quartier de Pontivy qui chaque jour voient défiler 8200 véhicules sous leurs fenêtres dont 8% de poids lourds. La pose du pont relie symboliquement les deux rives du Blavet et « boucle » en quelque sorte la déviation nord de Pontivy. Un dossier vieux d’une bonne trentaine d’années et qui a connu bien des péripéties, en raison notamment d’un tracé qui empruntait deux décharges. « Lorsqu’il est venu, François Goulard, le président du conseil départemental, avait pris l’engagement que cette déviation serait terminée fin 2017 et ce sera fait », souligne Christine Le Strat la maire de Pontivy. Dès que le ruban sera coupé, fini le défilé des véhicules dans Pontivy, mais aussi un accès plus facile à l’hôpital, sans avoir besoin de traverser la ville.

Sur le plan technique, on touche au nec plus ultra de ce qui se fait en matière de pont. L’exploit, c’est bien sur le coté spectaculaire du lançage de cette structure. Poussé par d’énormes vérins, le pont glisse lentement sur des « chaises », c’est à dire des sortes de socles en béton spécialement réalisés. Mais pour que l’énorme masse puisse avancer, il faut glisser des plaques d’aluminium graissée au niveau des chaises. Et ça, ce sont des hommes qui le font. Patiemment, ils insèrent les plaques l’une après l’autre, au fur et à mesure de la progression de l’énorme chenille métallique. La prouesse, elle est aussi ailleurs. Car il s’agit du premier pont auto-patinable de Bretagne. Il n’y en a qu’une trentaine de posés en France. L’acier du pont possède la propriété de s’auto-protéger contre la corrosion (voir ci-dessous).

« C’est un axe indispensable pour Pontivy et le centre Bretagne », résume Gérard Pierre, vice-président du Conseil départemental en charge des routes et aux transports. C’est aussi un lourd investissement d’environ 19 millions d’euros entièrement financé par le Département. la section centrale « pèse » pour environ 6,7 millions d’euros dans le budget total dont 3,4 millions pour la réalisation du pont. Outre le confort apporté aux habitants de Pontivy, cette déviation va aussi permettre à la municipalité d’engager des travaux de rénovation du quartier jusqu’alors soumis au passage intensif de véhicules. Sur le plan de l’environnement d’infinies précautions ont été prises tant sur plan esthétique que sur l’impact sur la faune et la flore. Le Blavet est en effet un éco-système très important et fragile.

C’est quoi un pont auto-patinable?

Ce pont est une première en France parce qu’il va s’entretenir tout seul. L’acier qui le compose a la particularité de former une fine couche protectrice  d’oxyde imperméable couleur brun-rouille, appelée patine. Celle-ci protège le reste de l’acier. Cette technique présente de multiples avantages : pas de peinture à étaler ni à renouveler régulièrement, d’où des coûts d’entretien extrêmement réduits.


'Pontivy. Un pont high-tech pour boucler la déviation nord' a 3 commentaires

  1. 19 janvier 2017 @ 7 h 52 min laly j y

    Si déviation de Malestroit , il y avait eu , c’était ce genre de pont que nous aurions eu !

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    • 19 janvier 2017 @ 20 h 55 min Christian

      Ce genre de pont, tu ne l’auras pas !
      De financement, Malestroit n’en aura pas !
      Des nuisances et de l’insécurité routière, tu resteras !
      De la déviation, ne m’en parles pas (où plutôt, ne m’en parles plus !)
      … Où comment battre d’un revers de main, ce qui pourrait gêner un conseil départemental.

      Pensons plutôt à détruire un pont vieux de plusieurs décennies, à en refaire un autre en même place, n’apportant aucune solution sur la fluidité d’un trafic qui ne cesse de s’accentuer, d’un élargissement du canal pour en faire profiter les communes situées en aval…

      Oui, mon cher J.Y., si déviation il y avait eu… Nous aurions aimé ce genre de pont.
      Désolé, c’est trop tard, encore une fois, cela nous est passé « sous le nez » !

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  2. 21 janvier 2017 @ 19 h 05 min Dagn

    Le pont intelligent n’enjambera pas l’Oust pour cause de non création de contournement.
    Quand on se plaint de la densité du trafic routier dans l’agglomération de la perle de l’Oust, on peut s’apercevoir que le Conseil départemental est prêt à injecter 4 Millions d’euro pour la construction d’un vélodrome sur le secteur de Sarzeau. La sécurité n’a aucune priorité aux yeux des élus qui sont à la tête de notre département (Souvenez vous du week-end du 14 janvier ou rien n’a été mis en œuvre pour traiter l’épisode de verglas). Ils veulent laisser mourir l’intérieur des terres pour tout miser sur le tourisme et en faire profiter les gens qui en ont les moyens.

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