Le Roc-Saint-André. La création de C2J : un exemple d'économie circulaire et de proximité

Carole Delga coupe le ruban inaugural de C2J
Carole Delga coupe le ruban inaugural de C2J

Connaissez-vous l’économie circulaire? « On utilise nos déchets qui deviennent nos ressources », résume le député Paul Molac. Et c’est entre autre à cette économie circulaire qu’était dédiée la visite dans le Morbihan ce vendredi de Carole Delga, secrétaire d’Etat du commerce et de l’économie sociale et solidaire, économie circulaire mais aussi économie de proximité. Elle est venue inaugurer une nouvelle entreprise au Roc-saint-André ou plutôt le nouveau maillon d’une chaîne d’une boucle désormais fermée.

Petite explication. Cette histoire se joue à trois. Il y a d’abord Silvadec, une entreprises spécialisée dans les produits en bois composite installée à Arzal. Pour assurer sa production, elle a besoin de farine de bois qu’elle va acheter un peu partout en France. A quelques kiloètres de là, au Roc-Saint-André se trouve la scierie Josso, leader de la palette dont la production génère des déchets de bois et de la sciure qu’elle livrait dans toute la France. Un jour, Bénédicte Jézequel, présidente de Silvadec et Claudine Josso présidente de l’entreprise du même nom se sont dit qu’il y a avait eut-être quelque chose à faire pour améliorer le fonctionnement de leurs entreprises respectives, en ayant une vision globale de leurs compétences respectives et, finalement, complémentaires. L’une produit des déchets qui servent à fabriquer la matière première de la seconde. Les deux patronnes se sont vite rendues compte qu’elles n’étaient pas loin de terminer un puzzle. Il manquait juste une pièce : la société qui fabriquerait la farine.

Un vide qui a été comblé par la création de C2J (abréviation de Crez, Jézequel et Josso, les noms de famille respectifs du président et de la présidente de Silvadec et de la PDG de Josso). La boucle de l’économie circulaire est donc bouclée. Outre l’intérêt économique, mais aussi écologique de cette démarche qu’a souligné Paul Molac le député, puisque du coup le bilan carbone se trouve considérablement amélioré, il s’agit presque d’une opération de sécurisation des deux entreprises. Elles sont toutes deux en pleine expansion. Donc Silvadec a un besoin croissant de farine de bois (+12% en 2012) or le marché du bois est en pleine tension. La raison à ce phénomène, c’est évidemment l’explosion du chauffage au bois et notamment de la demande de pellets, ces petits morceaux de bois compressés qui sont utilisés dans les poëles ou les chaudières. Un nouveau marché s’est ainsi ouvert pour le bois qui a pour conséquence une raréfaction de la farine de bois, mais aussi une augmentation du prix du bois. La nouvelle entité permet donc à l’une de bénéficier d’un client régulier pour récupérer ses déchets de bois, à l’autre de péréniser une partie de son approvisionnement… Et puis, à la clé, sept emplois ont été créées ce qui, en ces temps de crise, est plutôt exceptionnel.

Mais d’autres valeurs expliquent le fait que ce projet a pu aboutir. C’est par exemple, la mobilisation de tous les financeurs, des partenaires privés ou publics en sa faveur. Ce qui fait dire à Carol Delga que « de nombreuses féées se sont penchées sur le berceau de C2J ». Et puis, il y a le rôle des employés que plusieurs intervenants dont les pdg de Silvadec et Josso ont souligné. « Vous avez su mettre en commun vos compétences… », a souligné Claudine Josso qui a rappelé la philosophie du projet.  « Nous avons le souci de dépenser moins d’argent, donc de meitriser nos charges. C’est une porte d’entrée pour l’économie de proximité » a-t-elle déclaré. La proximité c’est une autre constante qui a été mise en valeur ce matin. Par les industriels, par la secrétaire d’Etat, par le député dont on connait l’attachement à son département, par le maire du Roc-saint-André, Thierry Huiban qui s’est réjoui du développement de l’entreprise, « synonyme de votre ancrage local ».

Ce déplacement a été aussi l’occasion pour Carole Delga d’insister sur la volonté des pouvoirs publics de mettre en place et de développer une filière bois « de proximité et de qualité ». Elle a également souhaité que plus d’entreprises suivent l’exemple de celles qu’elle a visité ce matin, par une mise en commun de leurs compétences. Elle a regretté que les dispositifs mis en place par l’Etat pour soutenir de type de démarche ne soient pas assez connus.

 

La visite en images :

 


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