Le drame social et économique de l’entreprise Doux de Sérent n’est plus qu’un lointain souvenir. Repris en 2012 par le groupe LDC, le site qui s’appelle aujourd’hui Celvia a bien changé. Exsangue à l’époque, l’entreprise qui ne comptait plus que 60 salariés traumatisés s’est rapidement réorganisée et redressée avant de retrouver le chemin d’une croissance quasi inespérée. Des effets qui se sont fait sentir dès 2014 et qui ont permis l’an dernier au directeur du site de Sérent, Bastien Marty de faire un discours rassurant devant les salariés réunis à l’occasion de la remise des médailles du travail. Augmentation de la production, amélioration des résultats financiers, investissements lourds et stratégiques, création d’emplois… étaient au menu de ce discours. Avec en conclusion un constat industriel et social remarquable : en 2014, le tonnage produit était supérieur à celui des dernières années Doux et le nombre d’emplois atteignait 135 dont 83 CDI…
Mais tout ce travail ne faisait que poser les bases d’un nouvel essor. « Il y a encore beaucoup à faire pour rendre l’usine encore plus performante… », concluait l’an dernier Bastien Marty.
Ce sera chose faite en 2015, grâce à un nouvel investissement géant de 10 millions d’euro réalisé par le groupe LDC à Sérent et l’affichage de nouvelles ambitions. Pour comprendre ce qui se passe, il faut prendre un peu de recul. La société SBV (société bretonne de volaille) a rejoint le groupe LDC. Celui-ci est donc désormais à la tête d’une entité qui chapeaute plusieurs sites en Bretagne dont celui de Sérent. Et cette sur cette armada que le groupe LDC compte s’appuyer pour partir à la reconquête du marché intérieur français de la volaille avec pour ambition de contrer une concurrence extérieure active. Actuellement, chaque semaine ce sont 1,5 million de poulets qui arrivent sur le marché français en provenance de Belgique, Hollande, Europe du Nord.
C’est sur ces parts de marchés que lorgne LDC qui, rappelons-le commercialise les marques Le Gaulois-Loué. Et pour y parvenir, LDC investit massivement dans ses sites bretons dont Celvia à Sérent. Ce dernier va aussi bénéficier du savoir-faire des nouveaux arrivants pour moderniser son outil de production. Lorsque les aménagement seront terminés, les poulets qui arriveront vivants sur la chaîne chez Celvia en ressortiront prêts à être commercialisés, via un processus industriel qui supprime les ruptures de charges. Avec à la clé, un bond spectaculaire de la production qui de 125 000 poulets par semaine va pratiquement doubler pour atteindre 230 000!
Ces travaux sont également destinés à améliorer les conditions de travail en supprimant les postes de travail les plus pénibles. Car ces investissements s’accompagnent aussi d’un très net développement des relations sociales dans l’entreprise. « Nous avons étroitement associé le CHSCT (comité hygiène et sécurité et des conditions de travail) à nos réflexions pour aboutir à un résultat qui soit le plus efficace possible », explique Bastien Marty.
Reste à mesurer les conséquences sur l’emploi de ces évolutions. Pas de chiffres précis, mais « on peut dire qu’il y aura un impact positif sur l’emploi », laisse entendre Bastien Marty, à l’issue de la traditionnelle cérémonie de remise des médailles du travail qui s’est déroulée vendredi à Sérent. Alain Marchal, le maire, s’est évidemment réjouit de ce développement et des projets de cette entreprise emblématique de sa commune.
Soyons chauvin!
Repartir à la conquête du marché français… Cet objectif peut paraître une gageure si on le resitue dans le contexte économique global et notamment dans la période de crise violente que traverse l’agriculture française. Et pourtant, c’est ce que s’apprête à faire LDC. Les dirigeants de Celvia ne cachent qu’ils comptent aussi sur les pouvoirs publics pour mener à bien certaines améliorations, notamment sur un étiquetage qui préciserait clairement la provenance des produits. Mais c’est aussi peut-être un changement de culture qui s’amorce en France et qui est pourtant bien plus engagé chez nos partenaires européens, par exemple en Allemagne. C’est la priorité donnée par les consommateurs aux produits fabriqués en France. Un concept dont pourraient bénéficier les autres filières de production de viande. « Pour quelques centimes de plus au kilo, et bien, soyons chauvins… », plaide Bastien Marty.
Départs en retraite :
Myriam Robert, médaillée part également en retraite
Noël Rio fait également partie des retraités
Médailles d’argent :
Clero Patrick Lizio
Pinel Stephane La chapelle Caro
Lanoe Olivier Bohal
Le Bouquin Didier Saint Nolff
Grand or :
Dagorne Monique Bohal
Or :
Beunel Isabelle Sérent
Beunel Michel Sérent
Courtel Michel Sérent
Gillet Marie-Francoise Guegon
Josse Jean-Yves Plumelin
Le Clainche Marie-Claire Sérent
Maury Annick Sérent
Mayet Catherine Sérent
Olivier Daniel Sérent
Robert Myriam Sérent
Tastard Colette Bohal
Tregaro Marie-Annick Sérent
Médailles de Vermeil
Dany Anne-Marie Sérent
Guillaume Herve Saint Servant sur Oust
Guillaume Gérard Saint Servant sur Oust
Guillet Martine Sérent
Loho Liliane Sérent
Lucas Hervé Le Roc Saint André
Sene Jean-Luc Sérent
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