Ruffiac. Comment la boucherie du village a été sauvée

On le sait bien. La plupart du temps, le départ en retraite d’un commerçant travaillant dans une commune rurale, signifie la mort de ce commerce. Ce ne sera pas le cas à Ruffiac. La boucherie du village, emblématique et dont la réputation s’était répandue bien au-delà de la commune continuera à vivre et à se développer. C’est l’aboutissement d’une belle histoire qui aurait bien pu très mal se terminer.

La boucherie Morin de Ruffiac, c’est un repère gourmand. Sa fameuse fricassée éveille les appétits les plus féroces rien qu’à son évocation, sans parler de ces morceaux de viande savamment choisis. Et cela depuis des décennies. Car cela fait 80 ans que cette boucherie rurale fonctionne sous le même nom et Philippe Morin, c’est la 3è génération de bouchers qui exerce à Ruffiac (voir vidéo). Gaby, la mère de Philippe Morin, âgée de 92 ans a inventé la fameuse recette de la fricassée.

Vendredi soir, Gaby était présente parmi des dizaines de personnes à la salle polyvalente de Ruffiac pour dire au-revoir à Phillipe Morin et bienvenue à ses repreneurs, Bruno Perrot et Thierry Jan. Ces derniers ont quasiment eu le coup de foudre pour la boucherie qui revient de loin. Car cela fait deux ans que Philippe Morin cherchait un repreneur pour son commerce, sans succès. « Au printemps, je leur ai proposé d’essayer de les aider, ils ont accepté et c’est comme ça que tout est parti… », se souvient Thierry Gue, le maire de Ruffiac. Très vite, une petite équipe de choc se constitue autour de Thierry Gue, composés de Fanny Larmet, conseillère au développement économique de la chambre de métiers du Morbihan et de Soazic Métayer, du service développement économique de la communauté de communes (CCVOL). La chambre de métiers recense les repreneurs potentiels, la CCVOL effectue une pré-sélection afin de repérer les candidats les mieux adaptés à l’activité… Et c’est ainsi que Bruno Perrot et Thierry Jan se retrouve à Ruffiac, accueillis par Thierry Gue qui leur fait découvrir la commune et par Philippe Morin qui leur présente sa boutique. « Là, il s’est passé quelque chose. On a tout de suite que le courant passait entre les deux parties… », se souvient Thierry Gue. Et effectivement, en quatre jours l’affaire était réglée, la boucherie Morin pouvait ouvrir une nouvelle page de son histoire… Elle commencera le jeudi 22 octobre avec la ré-ouverture du commerce.

Ce qui va changer…

morinPour Bruno Perrot l’installation à Ruffiac, c’est un peu le retour au pays. Après avoir fait ses débuts de boucher à Saint-Pierre de Quiberon, il est parti exercer à Damville, dans l’Eure puis est revenu travailler sur la Presqu’île de Rhuys, bien déterminer à reprendre un commerce. Pour monter son projet, il s’est associé avec un ami de longue date qui habitait Pontivy, Thierry Jan. Bien qu’il ait fait sa carrière dans le milieu de la boucherie industrielle, il n’est pas boucher. « Bruno est boucher et moi, j’aime bien la paperasserie. Alors, on s’est dit qu’ensemble on devrait arriver à fonctionner efficacement », explique Thierry Jan. La question qui se pose est évidemment de savoir si on trouvera toujours à Ruffiac la fameuse fricassée. Et la réponse est…oui! Car Patrick, le fidèle employé de Philippe Morin reste à la boutique. Et c’est lui qui aura en charge la fabrication des plats emblématique de la maison : la fricassée, bien sur, mais aussi le boudin, le jambon, les terrines, les saucisses…

Bruno Perrot se consacrera à son métier de coeur : la boucherie. Il proposera notamment du veau de lait (label rouge), de l’agneau de Brocéliance, des volailles de Guillers et des Landes, du boeuf Bolnde d’Aquitaine… Des produits essentiellement tirés du terroir local dont la gamme s’étendra également au cidre, crême, oeufs…

A découvrir sur place à partir du 22 octobre.

Contact : 3, place de l’Eglise à Ruffiac. Tel : 02.97.93.72.34.

VIDEO. Le départ en retraite de Philippe Morin

 

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